"[...] ce petit toupet plumeux, pie, d’oiseau et de la langue démesurée comme un fil noir qu’il plongeait dans le calice des fleurs."
Pierre Bergounioux, 2019
Enfantillages
Nom scientifique : Macroglossum stellatarum (L. 1758)
Nom vernaculaire : Moro-sphinx, Sphinx colibri ou Papillon sphinx
Ordre : Lépidoptères
Famille : Sphingidae
Caractéristiques morphologiques : Le moro-sphinx est un insecte, l’adulte possède 6 pattes et deux paires d’ailes : des ailes antérieures brun-gris avec de fines lignes noires ondulées, et des ailes postérieures, bien plus petites, d’un jaune fauve avec une marge brun-gris. Il possède une forme de colibri et comme lui, il est capable de réaliser un vol stationnaire. Mais ne vous fiez pas aux apparences, c’est bien une espèce de papillons qui constituent l’ordre des Lépidoptères caractérisés par des ailes recouvertes d’écailles. Il tire son nom latin de son énorme langue qui lui permet de prélever du nectar de fleurs que les autres papillons ont plus de mal à atteindre.
Le stade juvénile des papillons est appelé chenille. Chez le moro sphinx, elle est de couleur jaune-verte et se termine par une corne orange.
Cycle de vie : L’adulte est actif entre avril et novembre, on observe donc deux générations par an. Après la reproduction, la femelle pondra plusieurs dizaines d’œufs qui écloront environ une semaine après la ponte. La chenille deviendra adulte lors d’une métamorphose. Elle sécrète un cocon caché à la surface ou dans le sol et dans lequel la nymphe (ou appelée chrysalide chez les papillons), stade de développement intermédiaire, deviendra adulte en un mois.
Habitat et répartition : Elle est présente dans la majorité de l’hémisphère nord mais en hiver, elle migre des zones les plus nordiques vers le sud. En France, elle est présente quasiment toute l’année, avec une préférence pour le midi en hiver.
C’est un papillon diurne pouvant voler jusqu’à 50 km/h et avec une grande précision.
Régime alimentaire : Au stade adulte, le moro-sphinx butine le nectar de fleurs sauvages mais aussi cultivées, et il apprécie particulièrement les fleurs odorantes. Lorsqu’il se nourrit il va participer à la pollinisation des plantes : c’est un pollinisateur. Il existe 100 000 espèces de pollinisateurs invertébrés (principalement des insectes, incluant les moustiques et les mouches) et 12 000 espèces de vertébrés (tel que les chauves-souris, les oiseaux de type colibri ou de petits rongeurs). Elles sont dépendantes entre elles et leurs interactions engendrent la reproduction de la flore. Plus de 90% des espèces mondiales de plantes à fleurs dépendent de la zoogamie (la pollinisation par les animaux) dont 80% par l’entomogamie (la fécondation des plantes grâce aux insectes pollinisateurs).
Statut de protection et menace : Comme de trop nombreux insectes, son statut n’a pas encore été évalué par l’UICN.
Master Valorisation et Médiation des Patrimoines Promo 29 , Laura Del Vasto et Olivia Pujol
Dernière mise à jour : 28/05/2024